Les deux complices sortirent de l'écurie où un soleil radieux les attendait. Il faisait beau en cette matinée de juillet et il aurait été franchement idiot de rester enfermer au manège ou même dans la carrière. Une promenade serait bien plus agréable tant pour le cavalier que pour sa monture.
Presley ne connaissait pas du tout les alentours, certes il était allé courir quelques heures auparavant mais était incapable de situer à quel endroit précisément. Il ne lui restait donc plus qu'à se laisser guider par Honey qui, il l'espérait, connaitrait le chemin.

Ainsi, l'anglais resserra la sangle de l'Andalou puis descendit les étriers avant de se hisser en selle. La baie n'était pas immense, moins du mètre soixante sans doute et Presley n'eut aucun mal à se mettre sur son dos.  « On y va Honey. » dit-il doucement en pressant les mollets pour indiquer à la jument de prendre le pas.
La belle semblait heureuse de sortir elle aussi et prit machinalement le chemin qui menait à l'extérieur du domaine. La coquine ne semblait pas vouloir travailler et la perspective d'une virée en extérieur l'enchantait bien d'avantage. Ses oreilles était incroyablement mobiles et son pas plus que rapide, c'était évident que cette jument-là aimait plus que tout les promenades en extérieur.

L'anglais se laissa donc guidé, bercé par les pas rapides de sa monture. Il prenait le temps d'observer le magnifique paysage qui s'offrait à lui. Il connaissait le Canada depuis des années déjà mais n'était jamais venu dans ce coin là auparavant. Et puis il faut dire que l'on ne peut qu'être émerveillé par la beauté des lieux même si on les connait depuis toujours.
La jument tourna sur la droite lors du premier embranchement qui s'offrait à eux et un long chemin en herbe apparut aux yeux de l'anglais. Il s'agissait là d'une invitation parfaite à prendre le trot. Comme si elle avait lu dans ses pensées, Honey se lança à l'allure supérieure. Presley fut surprit, il en avait presque oublié qu'il montait une espagnole et que cette race n'était pas la plus légère qui soit. De plus, son entrain non dissimulé se traduisait pas d'immenses foulées qui secouaient l'anglais comme un prunier. Mais qu'importe, il adorait l'idée que sa monture s'éclate autant que lui, qu'elle puisse se lâcher un peu, respirer l'air canadien.
D'elle même elle ralentit l'allure puis repassa au pas alors que le chemin redevenait rocailleux.
Le couple suivit le chemin qui serpentait entre les haut pins et quelle ne fut pas la surprise de Presley lorsqu'il arriva sur les berges d'un immense lac. Le Canada était percé de lac sur tout son territoire mais le châtain ne s'attendait pas du tout à en trouver ici, au détour d'un chemin. La baie semblait l'avoir mené jusqu'ici pour lui montrer la beauté et le calme qui s'en échappait.

Une légère brise souleva les crins de Honey alors qu'ils longeaient la berge sur le chemin de terre et de sable tracé par les innombrables passages précédents. Le visibilité n'était pas assez lointaine et le couple resta donc à l'allure la plus lente permettant à l'anglais d'observer bon nombre d'oiseaux et autres animaux aquatiques dans leur habitat naturel. Le spectacle était magnifique et seul le bruit des bas de la jument venait brouiller le silence apaisant.

Malheureusement tout a un fin et déjà le sentier remontait à travers les conifères. Honey le ramenait sans doute à la maison et pour cause, voilà plus d'une heure qu'ils étaient partis. Presley n'avait pas vue le temps passer et l'heure de midi approchait, heureusement la chaleur du soleil à son zénith était atténuée par l'épaisse couche de branches et la fraicheur des bois.
Hormis quelques racines sur les côtés, le terrain se prêtait à merveille à quelques foulées de trot. Le jeune cavalier fit calquer sa langue et aussitôt la belle partie à l'allure prévue. Ses foulées étaient bien moins ample qu'à l'allée et l'anglais pouvait la sentir pousser avec ses postérieurs. Il s'agissait sans conteste d'un animal très puissant, surement capable de tracter à défaut de pouvoir sauter.
La traversée de la foret passa rapidement et les deux complices se retrouvèrent sur le même chemin en herbe qu'au début de la promenade. C'était maintenant ou jamais, Presley raccourcit ses rênes, poussa sur ses étriers pour se mettre en suspension et fit un nouvel appel de langue. Honey bondit en avant comme si elle n'attendait que ça depuis leur départ. Son galop n'était pas très confortable et ses sabots martelaient le sol avec fracas. Il faut dire que la baie doit peser son poids et les andalous ne sont pas les chevaux les plus léger au monde. Pour Presley qui avait l'habitude de monter un poney welsh monté sur ressorts, passer sur Honey Pie le changeait du tout au tout.

Arrivé au bout du chemin, le jeune homme reconnu le chemin qu'ils avaient emprunté à l'allée et qui les ramènerait aux écuries.
A présent au pas, la baie soufflait en trainant le nez près des hautes herbes pour en attraper sans avoir à s'arrêter.
Presley félicita sa monture en lui caressant l'encolure alors que les deux compères entraient dans la cour de l'écurie. Il avait passé un moment très agréable et espérait pouvoir remettre ça très vite, avec Honey Pie ou un autre cheval.

Le jeune anglais mit pieds à terre devant le bloc de boxes et entreprit de desserrer la sangle ainsi que la muserolle combinée. La baie vint alors se frotter contre le torse de son cavalier, y laissant bon nombre de poil et un échantillon de mousse blanche tout droit sortie de sa bouche. « T'as eu chaud ma belle n'est-ce pas. » dit-il en lui grattant le chanfrein en guise de réponse.
Enfin Presley passa le flot de rêne au dessus des oreilles de sa monture et la guida à l'intérieur des écuries, jusqu'à la porte de son boxe.

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